Ce mercredi en milieu de matinée, Éric Bellion, skipper de Stand as One – Altavia, est arrivé hors course aux Sables d’Olonne après 93 jours de navigation autour de la planète. De nombreuses avaries ont perturbé sa course. Dés le départ, au large de Madère, la fixation du système de tenue des safrans casse puis toutes les autres fixations cèdent à l’entrée des mers du Sud. Dans l’océan Austral, il perd énormément de temps à les réparer et ses voiles aussi. Dans la nuit du 5 janvier, alors que le skipper navigue au pire endroit, entre le point Nemo, et le cap Horn, l’axe qui tient l’étai de J2 (voile d’avant) se détache. Les conditions sont particulièrement délicates avec plus de 35 nœuds de vent au sein d’un grain particulièrement virulent du Pacifique Sud. L’avarie est sérieuse puisqu’il s’agit d’un élément structurel du bateau. La réparation réussie, Eric Bellion peut reprendre sa course avec détermination. Cependant la réparation effectuée cède de nouveau quelques jours plus tard mettant en péril la stabilité du mât. Les conditions à venir dans cette zone s’annoncent particulièrement difficiles avec 40 nœuds de vent établis et des rafales à 50 nœuds. Éric prend la décision d’aller s’abriter vers Port Stanley, aux îles Falklands, afin de sécuriser son bateau. Une avarie de ce type ne pouvait être solutionnée que par des conditions clémentes. Son équipe le rejoint sur place. Il reprend la mer hors course le 16 janvier, animé par la volonté de boucler ce tour du monde coûte que coûte. Déjà en 2017, pour son premier Vendée Globe, le marin avait impressionné en terminant 9e et premier bizuth, un exploit remarquable pour un skipper qui n’avait encore jamais navigué en solitaire deux ans auparavant. Naviguant sur un IMOCA co-conçu avec Jean Le Cam et construit de manière plus simple et à moindre coût, Eric Bellion souhaite montrer qu’il est encore possible de vivre de grandes aventures sans les moyens des écuries de pointe. En franchissant la ligne aujourd’hui, il prouve que la vraie victoire ne se mesure pas uniquement au classement, mais à la ténacité et au courage d’aller au bout de ses rêves.
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